Le voyage de Ladybird...

Mardi 6 septembre, 9h00, nous quittons la maison direction l’aéroport de Toulouse...Arrivés à l’aéroport, pas de guichet d’embarquement pour Milan! Je reçois un appel de l’agence de voyage m’informant de l’annulation du vol en raison d’une grève générale en Italie. Elle nous a repositionné  sur le vol de Rome qui devrait décoller vers 18H00.  Enfin, on décolle...il est 20h00. Mais nous ne savons toujours pas si le vol pour Catane sera maintenu, reporté ou annulé.  Dans l’aéroport de Rome règne un capharnaüm impressionnant. Des files entières de voyageurs hagards râlent, se bousculent en attendant de savoir ce qu’il va advenir de leur nuit. Pour nous c’est bon, le vol pour Catane est maintenu et il partira à 23h30. Nous atterrissons vers  2h00 du mat où nous retrouvons enfin M&M venus nous chercher, pas sans mal non plus. Les retrouvailles sont joyeuses et nous partons vite vers Syracuse. Nous sommes affamés, mais ça y est, les vacances commencent…

Nous prenons place dans la cabine de Ladybird, écoutons les consignes sécurité de Marianne et commençons notre vie à bord. 

Mercredi 7: Visite de Syracuse et l’ile d’Ortygie. Nous flânons de temples grecs en théâtres romains, d’églises baroques et normandes…à la cathédrale. Tout est très beau et la flore est magnifique. Manu & Marianne nous font découvrir les spécialités culinaires siciliennes (les granités, pizzas et arancinis...) 

Jeudi matin, c’est au marché que nous nous ravitaillons, haut en couleurs grâce à une profusion de poissons méditerranéens, de fruits et légumes gorgés de soleil, d’épices odorantes. En fin d’après midi, balade dans les ruelles de Syracuse inondées par le coucher de soleil  qui donne à la ville une ambiance chaude et feutrée. Marianne, de son côté, prépare la « nave » de demain.  

Vendredi, nous quittons la baie en direction de Brucoli. Cette première navigation se déroule sans problème. Il y a du vent et nous passons le cap Augusta dans l’après midi. Nos capitaines sont confiants, les « Canteux » ont l’air d’avoir le pied marin… Domi, lui, fait une grosse sieste car il n’a pas encore dormi depuis que nous sommes sur le bateau. 

Le mouillage de Brucoli est magnifique, le soleil couchant donne au relief et aux façades des maisons des teintes sublimes. Petites bières, baignade, pêche...Mais la houle, plus remuante qu’en baie de Syracuse, ne nous rassure pas, nous, les moussaillons…

Cette nuit fût très longue et c’est avec impatience que nous attendons, couchés sur le pont, le lever du soleil. Domi ne dort pas du tout et se découvre « claustro ». 

Voyant mon bonhomme dans cet état, nous décidons de remettre pied à terre pour les nuits…

Samedi : Départ pour Catane où nous avons  réservé une chambre dans un B&b via internet. La « nave »  est splendide, les côtes escarpées magnifiques et nous pêcherons même une petite bonite. Arrivés au port vers 15h., Domi et moi nous déambulons dans la ville pour trouver le B&B réservé. Il fait très chaud, nous sommes fatigués mais, bonne surprise, la chambre est très correcte avec terrasse surplombant le Château URSINO. De plus, les propriétaires  sont charmants. Nous prenons donc possession des lieux. 

Le quartier est très animé... nous sommes proches du centre ville et de la station de bus.

Dimanche, avec Manu et Marianne, nous visitons la ville. Les monuments les plus remarquables de Catane sont la cathédrale (construite à l'époque normande comme une église fortifiée, elle abrite le tombeau du grand compositeur Vincenzo Bellini), l'amphithéâtre romain, la Piazza Duomo avec son éléphant en pierre au milieu (symbole de Catane), la rue Crociferi du XVIIIe siècle avec ses belles églises baroques (Saint Giuliano, Saint Benedetto et Saint Francesco Borgia), la voûte des sœurs bénédictines, le couvent de Saint Nicola plus palais qu’ abbaye, et aujourd'hui  université, avec sa belle église, la plus grande de la Sicile, le théâtre romain et l'Odéon, le château Ursino que nous visitons , construit par Frédéric II de Souabe, le Musée Bellini qui se trouve dans la maison même du musicien sur la place Saint Francesco en face de l'église du même nom et qui abrite le tombeau de la reine Aliénor d'Anjou, épouse de Frédéric III d'Aragon, la belle et longue Rue Etnea avec ses belles boutiques. Sur la place de Stesicoro, on peut admirer le monument à Bellini et l'entrée de l'Amphithéâtre romain; le théâtre Vincenzo Bellini.

Le lendemain, nous profiterons du bruyant marché de la ’Pescheria’, marché de poissons et de bien d’autres choses, qui étend ses étals de la place Di Benedetto jusqu'au bout de la rue Plebiscito.  Dans ce dédale de petites rues, sous des voûtes séculaires, s’anime le plus pittoresque marché aux poissons de Sicile. On zigzague entre les boutiques des ’carnizzieri ‘  (bouchers) et les innombrables étals de poissonniers, maraîchers, vendeurs ambulants, qui tous, haranguent la foule pour mieux vendre.

Ce qui va mieux pour les uns, va moins bien pour les autres. En effet le port de Catane ne ressemble pas aux mouillages de rêves habituels de nos amis, et ce sont eux qui ne dorment plus la nuit, dérangés par le va et vient permanent des poids lourds chargeant et déchargeant frénétiquement leurs marchandises. De plus,  il y fait toujours très chaud. 

Donc, départ programmé pour Aci Trezza. La traversée n’est pas très longue, 3h environ et nous découvrons cette fois les côtes noires du nord de Catane. Aci Castello et son château en pierres de lave noires. "Il Castello"est d'origine normande et fut de nombreuses fois restauré par le passé. A l'origine, il se trouvait sur une petite île des environs que l'activité volcanique a finalement "raccrochée" à l'île principale. Puis nous contournons les Iles Ciclopi et  arrivons au port  d’Aci trezza . Situé à 11 km de Catane, Aci Trezza est un bourg de pêcheurs sur lequel veillent les fameux îlots de lave, les scogli dei Ciclopi, classés réserve naturelle. La caractéristique de cette partie de la côte et des îles de la Réserve est le type de roche dont elle est constituée. Il s’agit de “basaltes en colonnes” qui sont de vrais monuments de la nature nés de puissantes formations basaltiques provenant d’une ancienne activité éruptive de cette zone.  Nous visitons le port, et finissons notre journée autour d’une petite bière pour les uns et pour Marianne son granité quotidien. Mais il est déjà 19h10 et le bus qui doit nous ramener à Catane arrive. RDV est pris pour la balade du lendemain. 

CAPO MULINO & SANTA MARIA LA SCALA sont deux hameaux qui valent le détour. C’est à pied que nous découvrons ces deux charmants petits ports de pêche. Nous nous ferons un resto à Santa Maria avec au menu de bons poissons. Mais l’addition sera un peu salée…Puis nous prenons le bus pour  ACIREALE siège d’un diocèse reconnu pour ses églises et basiliques mais aussi ville d’arts et d’eaux. Le Carnaval d'Acireale est reconnu comme étant le plus passionnant, beau, et amusant de toute la Sicile. Il est celui qui compte le plus de participants et qui a le plus de valeur historique pour l'île. 

Les soirées sont très animées à Catane, du balcon de la chambre où de la terrasse de l’immeuble, nous nous délectons de cette animation nocturne et quotidienne. Chaque soir vers 20h00 tout s’éveille, les bruits, les cris. Les restos s’agrandissent de terrasses en bois sur la chaussée et l’accent italien se fait encore plus chaud et plus chantant. Ca nous plait cette ville, nous, habitués au calme de notre campagne. On est en plein dépaysement et on profite chaque soir de ce que la ville offre. Feux d’artifices multiples, mariages, concerts de rue, et bains de foules.

 Le lendemain Domi et moi visitons le château d’Aci Castello qui abrite un musée de minéralogie, de paléontologie et d'archéologie. Nous profitons d’une journée de plage pour se régaler des eaux bleues transparentes de cette côte. Manu et Marianne, de leur côté, naviguent la journée pour notre prochaine étape à Taormina. 

Vendredi 8h30 départ pour Taormine. Nous attrapons le bus in extremis, nos voisins français ont traîné dans la salle de bains ce matin, mais nous les retrouvons  pour un trajet ensemble. Nous découvrons cette fois-ci les côtes, côté terre, mais ce sont surtout les villages hauts perchés sur les collines de l’Etna qui nous impressionnent. Ce sont de petits balcons sur la mer. C’est magnifique, la route longe sur des kilomètres citronniers, orangers, palmiers, lauriers… Toute cette flore est luxuriante.

Nous retrouvons comme prévu Manu & Marianne à la cathédrale. Cette petite ville est magnifique mais très touristique. Donc du monde et des prix prohibitifs à notre goût. La vue sur la baie de Naxos  est d’ici extraordinaire. Au loin nous aperçevons Isola Bella, une des plus belles plages du monde. Ici plus de roches mais des galets. Protégés par la baie et la montagne, c’est un haut lieu de toute beauté. Nous baguenaudons dans les ruelles médiévales de ce St Tropez Sicilien, d’églises en sites antiques ou médiévaux. Le parc de la ville, véritable havre de paix, nous offre un moment de fraicheur et de calme bien reposant. Nous redescendons vers la mer par un petit sentier pentu et escarpé et arrivons sur une jolie plage où nous poserons le cul dans l’eau avec plaisir. Même Manu ne résiste pas, son maillot est à bord. Qu’importe son pantalon fera l’affaire!!! 

Mais l’horloge tourne, le bus arrive, on ne se revoit plus, on s’embrasse chaleureusement. Retour à Catane 

Samedi, dernier jour. Nous profitons une dernière fois du marché pour acheter quelques bonnes choses à ramener: origan sicilien, pâtes, fromages … Et l’après midi, nous retournons à ACI CASTELLO où nous nous baignons toute l’après-midi...il fait tellement chaud!

 Le soir nous retrouvons nos voisins français, achetons pizzas et bières que nous partageons  sur la terrasse en profitant  des feux artifices du soir. Demain, lever 6h00 pour le retour chez nous.

Voyage sans problème, très beau vol. Nous avons survolé la côte Sicilenne faite en bateau et en bus, admiré l’Etna vu du ciel. De Milan à Toulouse ce sont les Alpes que nous découvrons d’en haut. 

Noémie et Antoine nous attendent à l’aéroport, Lisa est aux fourneaux, un bon repas nous attend. Nos 4 pattes semblent aussi très contents de nous retrouver. On retrouve notre paquebot bien ancré à terre…

Nous rentrons requinqués, heureux qui comme Ulysse… Et oui, on rentre de Sicile, alors...les légendes…

Merci à nos hôtes pour l’accueil amical et chaleureux qu’ils nous ont réservé sur Ladybird en espérant pouvoir les retrouver pour de nouvelles aventures…

Christine et DomI

 Au retour de Manu, nous quittons M’sida marina pour trouver un peu de tranquilité au mouillage de Kalkara creek. Lesformalités de sortie sont effectuées et nous pouvons quitter Malte pour de nouvelles aventures. De sauts de puces en sauts de puces, de mouillage en mouillage, nous rejoignons tranquillement Syracuse où nous avons rendez-vous avec Dom et Christine.

 Samedi 27/08:   6h du mat et le soleil se lève sur la citadelle de La Valette. Un tout petit vent de NNW, force 1 à 2, nous fait avancer à la vitesse «escargot»de 2,5 nds. Peu importe, nous avons le temps et nous n’avons que 54Mn à courir. Notre patience fut récompensée en début d’après-midi, une brise de 15nds s’établit et nous filons désormais à 6,5 nds...ce qui nous fait découvrir les côtes siciliennes au couchant et jeter l’ancre à Pozzalo.

 Nous festoyons d’une bonite, pêchée peu de temps avant notre arrivée!!! Pour sûre, elle n’est pas très grosse mais suffira à notre repas...

La baie de Pozzalo est bordée d’une longue plage de sable et très construite en arrière-plan. Nous décidons donc de ne pas descendre à terre, peu désireux d’un bain de foule et le mouillage nous offrant un espace plus solitaire...

Lundi 29/08: de Pozzalo à Porto Palo, vent de WNW entre 7 et 9 nds, une belle navigation au grand largue de 16Mn. 

Nous sommes à l’extrémité SE de la Sicile, dans une baie qui abrite un port de pêche. Nous y sommes bien, mais la météo annonce des vents de SSW qui nous font craindre une mauvaise houle. 

Mardi 30/08: Nous décidons de quitter notre jolie baie pour rejoindre le mouillage au nord du cap Passero dans l’espoir d’y être à l’abri. Erreur fatale!!! 

A notre arrivée, de nombreux bateaux sont au mouillage mais en soirée, tout le monde lève l’ancre et semble rentrer à Marzamemi, petit port à quelques miles de là. Nous nous interrogeons un peu, le vent prévu SSW semble plutôt s’établir ENE , et une petite houle commence à nous chahuter. D’un naturel confiant, nous nous disons que ça va se tasser un peu plus tard. Mais non, le vent a décidé de squatter et surtout la houle de se lever, rendant le mouillage très inconfortable, tellement inconfortable qu’il est difficile de dormir! Fatigués par ce manque de sommeil et agacés par ce rodéo permanent nous levons l’ancre au lever du soleil. Pour où, nous n’en savons trop rien mais ailleurs, à l’abri de cette houle.

Mercredi 31/08: A la recherche d’un mouillage abrité!

Armés de notre carte, nous étudions les différents atterrissages possibles. Pas grand chose de probant, nous longerons donc la côte pour voir de plus près les replis éventuels. Nous commençons par le petit port de Marzamémi mais celui-ci est bondé et les mouillages autour très exposés...s’ensuivent plusieurs petites criques mais aucune n’offre de protection correcte à cette fichue houle. Nous optons donc pour filer sur Syracuse directement. Le vent est bien établi au SSE et c’est au grand largue que nous faisons la majeure partie de cette étape. L’arrivée à Syracuse est sportive avec des rafales à 25nds et nous sommes bien contents d’affaler la GV une fois la pioche posée...Il y a de nombreux bateaux au mouillage dans la baie et nous retrouvons nos anciens voisins de ponton de M’sida. 

Cette fois, c’est décidé, nous gonflons l’annexe...fini de jouer les ermites...allons fouler le sol sicilien, déguster une pizza et quelques granites...

Je retrouve Syracuse et ses ruelles comme dans mes souvenirs, mais nous décidons avec Manu de ne pas trop explorer cette cité avant l’arrivée de Christine et Dom qui arrivent mardi prochain. 

En attendant, nous avons pas mal de paperasses à régler et quelques bricolages au bateau. Encore du bricolage??? Ben oui, y’a toujours à faire...Cette fois, c’est de l’electricité. Nous remplaçons nos néons du carré, qui consomment beaucoup d’énergie, par des rampes à LED. Et puis, on va faire un peu de place pour accueillir les potes!

Nous vous raconterons Syracuse la prochaine  fois! En attendant, j’ai mis quelques photos...