Le mouillage étant devenu très inconfortable avec un grosse houle de SE qui entre dans la baie, nous quittons Hammamet pour rejoindre Monastir. Tant pis pour la nav au prés, nous sommes trop chahutés et cela devient difficile de prendre l’annexe pour descendre à terre sans se faire complètement rincés ! Nous tirerons des bords, comme d’hab…
Samedi 9 juillet, réveil à 6 heures...pas un brin de zéphir et toujours cette houle...pourtant, la météo prévoit du 20/25 nds de SSE. Nous décidons donc d’attendre un peu que ça se lève. Enfin, vers 9h, le vent s’établit et nous hissons les voiles pour quitter notre mouillage.
Jacques a décidé de faire son carénage à Bouscarle et nous partons de concert. Nous avançons fort bien avec ce vent. Un long bord nous mène au large de Hergla, puis nous attaquons une série de petits virements en rade de Sousse pour éviter de se retrouver trop au large si jamais le vent mollissait, ne nous permettant plus de continuer sous voiles. Il est fréquent que le vent tombe en soirée!
Des 40 mn prévus nous en ferons 57, mais dans des conditions agréables avec 1 ris dans la grand voile et le génois légèrement roulé. Comme nous l’avions supposé, le vent est tombé à 8 nds en soirée, pour nous abandonner totalement à l’approche de Monastir. A 2Mn du port, nous envoyons le moteur, un peu las d’avancer à 0.7 nds!!!
Nous retrouvons Jacques qui a envoyé le moteur depuis bien longtemps et le suivons pour entrer.
Il n’y a guère de place pour les voiliers, Jacques se met dans la cale et Manu, en voulant manoeuvrer; s'aperçoit qu’il n’y a plus de marche arrière...Nous allons nous caler au plus simple sur un quai complètement vide...
Pour cause, il est interdit de s’y poser car réservé à l’école militaire. Il est tard, il n’y a pas âme qui vive, alors on verra demain, il fera jour.
Ce qui devait arriver arriva et c’est aux aurores que l’on se fait réveiller pour déplacer le bateau. Nous le déhalons à la main et allons à notre tour nous mettre dans la cale, prêts à être sortis d’eau.
Lundi matin, c’est le grand jour!
Après avoir fait les formalités, nous repartons avec notre bon et attendons le travel-lift. Manu est un peu soucieux en voyant l’état des sangles!!! Mais bon, ils sortent de gros chalutiers, alors notre pépette fait office de brindille et c’est sans encombre que le travail se fait. Un des gars devra quand même se mettre à l’eau pour aider au bon positionnement des sangles. On n’aurait pas aimé être à sa place, l’eau du port n’incite pas à la baignade...
Une fois calée, nettoyage de la coque au karcher puis grattage. Elle en avait bien besoin.
Il fait une chaleur étouffante, nous atteignons les 49°, et dans le bateau on ne descend guère en dessous de 45°. Même l’eau des citernes est chaude!!!
Pour comble de bonheur, on ne peut rester dehors le soir à cause des moustiques, voraces, et sommes condamnés à étuver dans le carré...un vrai plaisir ce chantier !!! …et ça va durer les 8 jours de notre séjour!!!
Manu s’occupe du moteur, positionne l’arbre dans l’étambot, trouve un jeu de cales alu pour l’alignement, passe une journée avec le mécano pour tout remettre en place, change le joint tournant pendant que je m’occupe de la coque. Nous nous levons à 5h du mat pour bosser, car en journée, c’est la fournaise et nous préférons éviter les heures les plus chaudes.
Nous remettons à l’eau le vendredi 17. L’arbre est parfaitement positionné, le joint tournant ne fait donc plus d’eau, et le moteur est enfin en ligne!!! OUF, re-OUF, nous allons enfin pouvoir poursuivre en toute quiétude...
Ca, c’était le scénario idéal!!! Mais, car il y a toujours un «mais», le lundi, lors des essais moteur, il s’avère que le bougre vibre toujours quand nous sommes à la gîte sur tribord et que nous n’avons plus de point mort...de quoi péter un câble et n’y rien comprendre.
Le mécano revient donc le mardi pour essayer d’y voir clair et réparer le câble. Nous repartons faire des essais en mer mais pour lui, tout va bien. Manu est sceptique...Ce serait les silentbloks, patati, patata...ras le bol, de toute façon, on ne se sert que très peu du moteur alors on verra plus tard pour changer les silentmachins, ça ne rentre plus vraiment dans le budget et on en a un peu ras le bol de la Tunisie. Le plus important est fait, on ne fait plus d’eau par le joint tournant et l’alignement est parfait…
De plus, nous arrivons à expiration de notre temps de séjour autorisé et il faut quitter le territoire.
Nous nous accordons quelques jours de répit en attendant le bon créneau météo, et en profitons pour découvrir Monastir qui est une ville bien agréable: assez peu de touristes, grandes artères aérées bordées de palmiers, médina où l’on peut flâner sans être harcelé, marché typique et vivant, et le ribat merveilleusement bien restauré.
Monastir est la ville de l’ancien président tunisien Bourguiba qui a eu coeur de la mettre en valeur.
Ce matin, nous rejoignons la marina pour un bon décrassage de l’équipage et du bateau. Avec cette chaleur, on pègue et une vraie douche sera la bienvenue!
Demain sera consacré à l’avitaillement et, samedi, nous quittons la Tunisie pour rejoindre Lampédusa. Viendra ensuite Malte où maman nous retrouve, puis quelques escales en Sicile et dans le sud de l’Italie…
Avis aux amateurs d’escapades…nous vous attendons pour partager de bons moments et de bonnes bouffes !!!
PURE EXTASE!!! Nous sortons des douches...chaudes, propres, spacieuses, nous n’avions pas connu cela depuis Saïdia au Maroc!!!
A Tabarka, on manquait l'électrocution, elles étaient froides et crados et à Sidi Bou Saïd, une seule douche pour tous les bateaux...je vous laisse imaginer...Quand à l’odeur des canalisations engorgées, c’était vraiment en apnée qu’il fallait y aller Alors là, ce n’est que du bonheur, on est propre comme des sous neufs pour trainer dans les bars de la marina...
AVIS à la population masculine, les tunisiennes sont très jolies!!! parole de Manu...