...vous évoquer l’automne qui ne devrait pas tarder à pointer son nez!
Comme par un fait exprès, dés le lendemain, le ciel à commencé à se charger de nuages menaçants et pendant 3 jours consécutifs, de terribles orages ont éclaté en fin d’après-midi! Pas étonnant que la région soit verdoyante...
Ceci étant, les températures sont toujours aussi douces et cette pluie est plutôt nécessaire à la planète, alors...ne nous plaignons pas!
Nous n’avons quitté Salih Adasi que lundi 22/10, dimanche très venteux et surtout, nous avions encore envie de profiter de cette petite baie bien tranquille. Nous partons sous un ciel chargé de nuages...mais sans vraiment de vent! A peine 3 nds de zef, et nous progressons façon escargot, à une moyenne de 1,5 nds! Pour les 6 miles que nous avons à parcourir on peut bien se payer le luxe de trainer! Nous pensions nous mettre dans le petit port mais c’est bondé de bateaux de pêche et avec la meilleure volonté du monde nous n’aurions pu y trouver une place. On jette donc la pioche devant le village (37°05’120N; 27°27’436E), non loin de la berge mais dans des fonds de 12 mètres quand même.
A peine le bateau rangé, un orage éclate et nous inondera toute la soirée...on reste à l’abri dans notre cocon trouvant le bon côté de cette pluie: le bateau sera rincé à l’eau douce et craspouette comme il est, ça ne lui fera pas de mal.
Le lendemain matin, grand beau! Nous descendons à terre et allons à Bodrüm s'enquérir d’un chantier. Nous hivernerons donc à Yatlift du 27/11 au 27/03. Le lieu n’est pas idyllique, les bateaux collés les uns aux autres, mais les sanitaires sont cleans, il y a de l’eau et de l'électricité, et la sanaye de Bodrüm est réputée pour ses nombreux artisans de tous poils.
J’en ai profité pour réserver mon vol Bodrüm-Istanbul-Bodrüm, je suis parée de ce côté.
Une petite flânerie en ville puis retour au bateau, le ciel menace de nouveau.
Nous sommes invités à boire un verre par l’équipage des gülets qui nous ont gardé notre annexe et passons un bon moment à leur bord à discutailler mi-anglais, mi-turc au gré de nos interlocuteurs. Nous déclinons le raki, trop tôt pour nous mais acceptons un bon café, goûtant à différents tabacs locaux. Le père, vieux pêcheur à la trogne bien marquée, offrira à Manu un tabac qu’il trouve trop fort à son goût et surtout, le fait tousser. Pour le remercier, Manu lui offre une bouteille de Zubrovska, qu’il s’empresse de garder à ses pieds avant que ses compères ne la vident! De joyeux lurons...qui nous invitent à revenir le soir.
Nous repartons à bord juste avant que les orages ne repartent pour la soirée et nous restons donc bien à l’abri cette fois encore, pas envie de se faire tremper pour rejoindre notre équipe de bras cassés.
Mercredi 24/10: Nous prenons les fichiers météo et voyons un super coup de vent de sud qui se profile à partir de ce week-end. Pierre nous a prévenu de la violence de ces fameux coups de Sud, levant une très mauvaise mer. Nous sommes certainement abrités sur cette côte nord de la péninsule de Bodrüm mais nous n’avons que moyennement envie d’y rester. La côte est très bétonnée, gâchant des paysages qui seraient magnifiques sans ces hideuses constructions, et les villages de vacances battent toujours leur plein, animant leurs soirées à faire brailler les sonos! Rien qui ne nous séduise pour stagner dans le coin trop longtemps!
Nous décidons d’aller voir dans la baie de Yalikovak, peut-être y serons-nous mieux et il y a une marina qui pourrait nous servir de refuge, au cas où.
La nav est désolante, pas un brin de zef! Nous croisons la Bodrüm cup et ses vieux gréements, réduits eux aussi à avancer au moteur. La régate se transforme en parade, voiliers portant les voiles hautes. Dommage pour eux, espérons qu’ils auront plus de vent demain...En tout cas, le spectacle de ces vieilles coques est magnifique.
Juste avant d’arriver à Yalikovak, une magnifique petite anse s’offre à nous. Nous bataillons avec Manu, j’irai bien m’y poser, c’est sauvage et magnifique mais il préfère la mission repérage...il l’emportera, le capitaine a dit...je me range à cette sage décision!
Comme il fallait sans douter, nous ne trouvons pas notre bonheur! Pas de place au quai municipal squatté par quelques gülets qui ont tendus des amarres de partout, rendant l’approche du quai impossible, la marina est hors de prix et inaccessible à notre budget (60 euros la nuit), la ville hyper touristique et d’un tourisme chic, d’où des tarifs prohibitifs pour la moindre conso, et les mouillages exposés au vent de Sud...Ce soir, on jette la pioche (37°07’149N; 27°17’302E) et demain, on va voir ailleurs!
J’avais repéré une crique au fond de Gökova Körfesi qui conviendrait parfaitement mais ça fait une trotte depuis ici. Le vent étant quasi-inexistant le matin, et la nuit tombant désormais vers 19h, il faudra au moins deux navigations pour y aller.
Tiens, encore une squatteuse à bord! Les abeilles viennent régulièrement se mettre à l’abri sous la capote et Manu au coeur tendre les nourrit de miel et confiture!!! Faut bien qu’elles reprennent des forces...Mais elles ont du se donner le mot, car nous en avons toujours une avec nous!
Jeudi 25/10: Avant de partir, je jette un oeil à la boite mail en checkant de nouveau la météo.
Pierre nous a écrit, nous met en garde de ce qui nous arrive sur le coin du nez et nous conseille quelques abris sûrs. Karaca Sogüt, au fond de Gökova Korfesi en fait partie, c’est décidé, nous irons nous cacher là-bas!
C’est cool d’avoir des potes qui pensent à vous et jouent le rôle de routeur météo...Merci Pierre! Et non content de nous donner des conseils avisés pour la météo, il nous prodigue aussi des conseils d’ordre «touristiques et culturels»...une mine d’or ce gars-là!
Nous rejoignons donc Bodrüm pour cette 1ère étape. Partis en début d’après-midi, un bon vent nous fait avancer au largue à une moyenne de 5 nds.
Nous recroisons les vieux gréements, toujours aussi beaux, et sous voiles seules cette fois.
Nous jetons la pioche devant le vieux fort (37°01’761N; 27°25’993E), dormons mal avec la musique tonitruante, et repartons dès potron-minet pour cette fameuse crique de Karaca sogüt.
Vendredi 26/10: Le vent se fait plus timide et nous commençons au moteur...Dépassé l’île de Karaada, il s’installe SSE à 6nds et nous envoyons le spi! On galère un peu pour l’installer, manque d’habitude, mais nous ferons ce grand bord de 35 Mn dans ce tout petit vent à une moyenne de 4,5 nds. Du bonheur! C’est vraiment dommage que nous ne l’utilisions pas plus souvent, car c’est vraiment une belle voile et efficace qui plus est.
Les paysages, beaucoup plus sauvages, sont magnifiques et plus nous rapprochons de la côte, plus nous tombons sous le charme...Il y a de très nombreux mouillages et si la météo le permet, nous pourrons revenir à Bodrüm par des sauts de puces, entre côte N et S de cette grande baie.
En début de soirée nous arrivons enfin, 41 Mn en 8h45, on est content de nous...
Par contre, en affalant le spi Manu a remarqué que nous avions perdu un morceau de la galette du dessus de l’enrouleur du génois. Encore du bricolage en perspective!
Nous jetons l’ancre dans la baie (36°56’558N; 28°11’430E), balançons nos 60 m de chaine...là encore les fonds sont profonds pour remonter assez brutalement.
Aujourd’hui, on est allé se mettre au ponton, non pas pour s’abriter du vent mais pour profiter de l’électricité, des douches et de...la machine à laver mise à disposition des plaisanciers! Manu a besoin de jus pour bricoler une réparation de fortune à l’enrouleur avant de pouvoir envisager mieux et le fil de la perceuse que l’on peut brancher sur le 12V n’est pas assez long pour aller jusqu’à l’avant du bateau!
Nous sommes donc dans le fond de la baie de Gökova, dans un cadre absolument magnifique. Là encore Pierre nous a «tuyauté» de bons plans...
Je suis un peu en colère contre moi car j’ai perdu toutes les photos faites ces deux derniers jours (le vieux fort de Bodrüm aux couleurs du couchant puis illuminé de nuit, la nav sous spi et ces paysages magnifiques que nous avons longés) en faisant une mauvaise manip en transférant les images sur l’ordi...tant pis pour vous, mais nous allons repasser par là et j’espère seulement que nous aurons les mêmes couleurs!
Nous allons donc rester au ponton pour 2 jours, le temps pour Manu de bricoler, puis repartirons au mouillage. Le vent est ici beaucoup moins fort et nous y serons tranquilles. De belles balades nous attendent, et nous comptons en profiter!