Olivier a eu la gentillesse de faire un petit texte pour le blog...je le mets en ligne! Il a par ailleurs fait de très belles photos qu’il mettra sur son site d’ici quelques jours. Il y a multitudes d’albums dont un sur la Turquie lors d’un précédent voyage en 2008 ainsi que de ses autres périples. Je vous invite à aller y jeter un oeil, ça en vaut la peine.
http://olivier.masia1.free.fr/AILLEURS.html
"Viens, viens tu verras" comme c'est bien...Voilà ce qu'ils me disaient, voila ce qu'ils laissent entendre au travers leur blog le couple de voileux voyageurs... OUI, OUI... je parle de Chonchon et Ronchonchon. Alors comme ils me donnent un petit espace sur le blog je me permets de vous situer ce qui vous attend si vous décidez de succomber au chant de la sirène Ladybird.
Alors tout d'abord concernant l'accueil: Le capitaine n'était pas là, il n'y avait que le capitaine en second, Marianne.
Je m'étonne et fait semblant de ne pas relever... j'ai presque l'impression d'arriver comme un cheveu sur la çorba! Bon, ils m'ont quand même fait gober que Manu s'était absenté pour la vente d’ Aubelune. Première étape du coup fourré... mais sur le moment, excuse accordée.
En fait, il avait probablement dû aller en France sous ce faux prétexte pour récolter tous les instruments nécessaires au déroulement du plan machiavélique contre moi le temps de mon séjour!
Du coup, me voilà à bord à faire la visite de la jolie pépette : le camping-car à voile nommée Ladybird... Puis comme il faut bien un pot de bienvenue, (c'est comme cela que ça se passe dans les croisières...), la femme du capitaine ( Marianne vous l'avez reconnue) me propose de passer à l'apéro au rhum. Même pas au raki pour donner le goût de la Turquie!!!
Là encore je n'ai pas vu le coup fourré. Jusqu'à 4 heures du mat' nourriture liquide...Le lendemain matin nous avions l'un et l'autre la perruque vissée sur la tête. Moi qui croyais que c'était pour fêter les retrouvailles je ne savais pas qu'il s'agissait de faire tomber toute vigilance et barrière pour mieux m'assommer plus tard.
Manu rentre à Istanbul et je vois Marianne avec la banane. Au milieu de leurs retrouvailles, je les entends déjà échanger dans un argot étrange : j'ai préparé la nav'...Un drôle de regard...
Après 36 heures passées à quai à Fenerbahce, des petites choses auraient déjà dû me faire avoir des doutes, une drôle d'ambiance à bord par moment....
Nous mettons enfin cap sur les îles du Prince, à quelques petites heures en voilier d'Istanbul: "tu vas faire ta première nav', tu vois ce que ça donne et ça nous permettra de voir comment tu te sens pour la suite du séjour!" Sur le papier vous auriez probablement réagi comme moi, Ils sont sympas et plein d'attention Chonchon et Ronchochon...Mais sitôt l'ancre levée et la sortie du port effectuée, ils commencent à me parler un langage étrange : Bouts, Ecoutes, GV... bref, un langage codé digne des services secrets. Et en plus de me lancer une injonction : "Tu vas hisser la GV!"
Je vous laisse imaginer mon affolement : on m'avait promis la croisière s'amuse, me voilà petit mousse à hisser un « un morceau de toile sur un poteau»!!!
Nous arrivons à bon port, passons une nuit au mouillage après avoir mis pied à terre quelques heures. Le lendemain, le capitaine et son adjoint décident de traverser la mer de Marmara de part en part pour ne pas rencontrer d'éventuels problèmes météo. "Ce sera plus raisonnable"qu'ils me disent. "Tu vas découvrir le plaisir d'une nav' de18 à 24 heures, le vent s'engouffrant dans les voiles, avec le seul bruit de la mer sur la coque et le bonheur d’un ciel étoilé". Je rêve face à ce programme alléchant. Hélas pétole : en 20 heures de navigation, l'absence de vent contraint à mettre le moteur 15 heures . Là encore des promesses....Et je ne vous précise pas que le moteur est situé contre ma cabine. Imaginez les nuisances sonores pour profiter du bruit de la mer comme promis...Et en plus, ils se déchargent en invoquant Eole qui fait la tête. Personnellement, je n'ai jamais vu d'équipier nommé Eole pendant mon séjour, ni son nom porté sur la liste d'équipage. Je me demande bien qui il ou elle peut être pour avoir bon dos comme cela!
Finalement l'ancre est plantée à Topagac et nous voilà au mouillage au matin de ce nouveau jour. Le capitaine fera mine d'être épuisé par 24 heures sans dormir pour préférer la compagnie de Morphée à ses devoirs d'hôte. Mais là encore, je n'ai pas vu le coup fourré. Car en fait je le soupçonne de vouloir m'éviter et perdre du temps pour ensuite me faire bosser au prétexte de rattraper le retard...
En effet, le lendemain voilà Manu et Marianne inquiets de la quantité d'algues et de coquillages accrochés à la coque. Manu évoque alors la nécessité d'aller faire un petit soin de beauté au voilier: il veut se transformer en esthéticienne et faire un gommage à sa belle Ladybird. Je ne comprends pas où il veut en venir et 1 heure plus tard me voilà en fait avec lui dans l'eau une truelle à la main à gratter la coque en apnée. "Mais non, mais non... tu n'as pas besoin de te mettre à l'eau je vais le faire tout seul" me dit Manu. Mais mon trop bon coeur et mon excellente éducation m'ont quand même poussé à me jeter à l'eau!
Vous saurez donc que si vous prenez un billet pour une croisière sur Ladybird, la compagnie de croisiériste Chonchon et Ronchochon proposent une activité sportive : l'apnée à la truelle! Et moi qui pensait trouver à bord du paquebot un jacuzi en plein air....
Bref nous passons une excellente escale à découvrir ce village, puis la petite ville de Marmara avant de remettre les voiles pour ce qui va être notre dernier mouillage.
Bilikli : tout petit village au fond d'un baie. Ce village est peuplé l'hiver de quelques vieux et l'été de familles qui viennent les rejoindre pour les vacances. Là encore un nouveau coup fourré m'attend.
Moi qui espérais profiter du calme et de la quiétude de l'endroit en tout anonymat, nous voilà pris en charge par les gens du village et notamment Ilker et son Papa Talat qui nous accueillent pendant 3 jours comme des rois.
Je me demande dans quelle mesure Manu et Marianne n'avaient pas passé un coup de fil aux gens pour prévenir de notre arrivée et de notre présence tant la gentillesse et l'hospitalité étaient au rendez vous. Je me demande en effet si Chonchon et Ronchonchon ne m'ont pas caché la vérité. Car enfin il me faut préciser qu'ils ont voulu me dépraver en me mettant au jeu. Oui, oui...Ne seraient-ils pas complices?
Car concrètement, nous avons passés tous les soirs au bar du village, face à la mer à faire jusqu'à la fermeture en buvant des coups et à jouer. Bon d'accord il s'agissait de thé et le jeu ne concernait pas l'argent mais l'apprentissage du backgammon avec Ilker, son Papa et diverses autres personnes.
De même Chonchon et Ronchonchon font semblant de ne pas parler Turc, mais ils ont passé des heures entières à solliciter Ilker et son Papa, dictionnaire à l'appui pour apprendre la langue, les conjugaisons. Etaient -ils si ignares, je me pose la question car en faisant semblant de parler un petit nègre de Turc, ils ont organisé une partie de pêche à la sortie de la baie à la tombée du jour. Et me voilà encore à travailler la veille de mon départ pour essayer d'attraper des poissons pour qu'ils puissent manger après mon départ. Bon, certes, sur ce coup j'ai pas assuré : sur la vingtaine de poissons pris, un seul me revient...
Mais en y réfléchissant, je pense qu'ils ont du m'en tenir rigueur car le lendemain, ils ont pris le ferry avec moi pour Erdek et me mettre au bus pour Istanbul. Ils seraient donc impitoyables...A la 1ère faute la sanction tombe : on te débarque!.
Moi qui pensait faire une croisière en mer de Marmara!
Et de me parler lors de cette traversée pour Erdek de la pauvre Evelyne qui à dégolfer avec eux lors de leur départ avec une mer qui présentait des creux de 6 mètres. Pauvre Evelyne dont ils m'ont dit qu'en dépit d'un mal de mer que les conditions expliquent, elle avait assuré. Et pourtant ils l'ont débarqué au Portugal aussi...
J'en viens à me demander si lors du passage à bord de Ladybird, ils ne vous font pas passer un examen de bon équipier! Pour qu'ils prennent la peine de se lever tôt, de faire la traversée jusqu'à Erdek, je crois qu'ils ont voulu se débarrasser de moi. J'ai du échoué au concours de petit mousse auquel je n'étais même pas préparé!
Donc si vous aussi devez rejoindre Ladybird : préparez vous....
Vous aurez bien évidemment nuancé cette retranscription un peu orientée de mauvaise foie et de parano et avez compris que vous serez accueillis avec un grand sourire pour passer de supers moments!
PS : je vous conseille, si vous pouvez, de les rejoindre en Turquie. Les gens sont d'une gentillesse incroyable et des hôtes comme on ne le soupçonne pas!